L'orgue de choeur - destination
La présence d'orgues dans le choeur des grandes églises s'est généralisée, en France, à partir de 1829, année où le facteur d'orgues John Abbey installe un petit orgue dans le choeur de l'église Saint Etienne du Mont à Paris, à la demande d'Adrien de La Fage. "Mon but principal en introduisant l'orgue dans le choeur était l'abolition de cet abominable et honteux usage connu seulement en France, d'accompagner le choeur par le serpent, instrument grossier, si contraire aux voix, au goût et au bon sens, et dont la présence était le principal obstacle à tout progrès quelconque. Il fallait dès lors, que l'orgue accompagnât le plain-chant ainsi que la musique." [Adrien de La Fage, in Joseph d'Ortigue, Dictionnaire de Plain-chant et de musique religieuse, Paris, 1860]
L'orgue de choeur, placé près du lutrin, est donc un instrument destiné à l'accompagnement du plain-chant et des autres chants (motets, cantiques) interprétés par les chantres ou la maîtrise, dans les différentes actions liturgiques (messes, vêpres, bénédictions du Saint-Sacrement,...).
À la cathédrale de Luçon, l'orgue de choeur était joué par le Maître de chapelle de la cathédrale, par des enfants de la psallette, ou encore par des séminaristes. Pendant la restauration du grand orgue, entre 1967 et 1968, c'est frère Augustin Richard qui a tenu les claviers. En dehors des solennités où il conserve sa fonction d'accompagner les chantres et la chorale, l'orgue de choeur a été utilisé depuis 1970 lors de concerts spirituels avec des maîtrises ou des chorales, notamment dans des oeuvres pour choeur et deux orgues (Messe Solennelle de Louis Vierne et Messe pour 2 choeurs et 2 orgues de Charles-Marie Widor).
Concert spirituel, par la chorale de la cathédrale de Luçon, 25 juin 2007
[cliché : Claude Loisy]